Monday, January 16, 2012

Problème de communication

Un peu comme le son d’un basson mal utilisé, un cri mi-animal mi-homme. Il monte descend mais n’a pas de sens ni de mélodie. Pierre s’arrête net pour essayer de comprendre et le son s’éteint. Quand le bruit reprend son pouls s’accélère. Autour de lui pas une seule voiture ne roule et aucun passant ne se manifeste. Seuls les oiseaux continuent de chanter gaiement le retour du printemps. Le bruit ne se faisant plus entendre, Pierre tente un mouvement lent pour revenir sur ses pas, mais à peine a-t-il bougé que le grognement reprend de plus belle. Il le situe juste devant lui, il n’ose donc s’approcher. Pourtant il va falloir agir. Lorsqu’il entend derrière lui le son d’un moteur descendant la rue, il sait qu’il a une chance. Alors tentant le tout pour le tout il se jette sur la chaussée. Un crissement de pneus déchire le calme ambiant et une main l’agrippe. La voiture est passée tellement proche de lui qu’il en sent la chaleur du moteur dans l’air déplacé. Alors que Pierre se retourne pour remercier son sauveur, le cri se fait de nouveau entendre, mais cette fois Pierre n’a pas peur. Il vient de comprendre. La personne qui le tient en est à l’origine et cette personne ne peut pas entendre. Pierre monte son pouce comme pour faire du stop, en signe de gratitude. Son sauveur lui tape doucement l’épaule puis l’entraine gentiment sur quelques mètres avant de lui retaper sur l’épaule. Voyant que la communication ne pourra pas aller plus en avant, Pierre refait un signe avec le pouce et grimace un sourire. Puis il reprend sa marche derrière le son de sa canne blanche avec un pensée gracieuse pour son sauveur qui deux fois en l’espace de quelques instants l’a empêché de tomber.

A little like the sound of a badly used bassoon, a cry half animal half man. It goes up and down but has no meaning or melody. Peter stops abruptly to try to understand and the sound dies. When the noise starts again his pulse jumps. Around him not one car is moving not one passer-by gives him a sign. Only the birds continue to happily sing the return of spring. As no further manifestation of the noise occurs, Peter tries a slow movement to turn around, but as soon as he moves the growl starts again. It’s coming from in front of him; he doesn’t dare to go closer. He will have to act though. When he hears the sound of an engine going down the street behind him, he knows it’s his only chance. So trying all his luck he jumps on the road. A scream of tires tear the quiet atmosphere and a hand holds him back. The car was so close he can feel the warmth of its engine in the shifted air. When Peter turns around to thank his savior, the cry comes again, but this time Peter is not scared. He just understood. It comes from the person holding him, and that person can’t hear. Peter lifts his thumps as if to hitchhike in a gratitude gesture. His savior gently taps his shoulder and takes him a few meters before taping his shoulder again. Seeing the communication won’t go any further, Peter again gives a thumb sign and contorts a smile. He then continues his path behind the sound of his white stick with a grateful thought for his savior who twice, in a few minutes, kept him from falling.


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